Refashion vs Le Relais : quand le tri textile oublie l’écologie… et sacrifie les artisans

Refashion, éco-organisme textile, impose des contributions injustes aux artisans engagés et exporte nos déchets textiles en Afrique. Un système opaque, validé par l’État, qui punit les créateurs responsables tout en favorisant la fast fashion.
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La Louve et les Créatifs

l’histoire d’une louve qui, après avoir traversé des épreuves, décide d’offrir son aide à d’autres créatrices et entrepreneurs créatifs. Elle les guide avec bienveillance à travers les méandres du monde entrepreneurial, leur permettant de s’épanouir tout en restant fidèles à leur identité. Cette métaphore illustre l’accompagnement proposé aux créatifs dans leur parcours professionnel, avec un soutien sur mesure, à la fois stratégique et humain.

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Refashion vs Le Relais : quand le tri textile oublie l’écologie… et sacrifie les artisans

Depuis juillet 2025, le conflit entre Le Relais, structure solidaire emblématique, et Refashion, l’éco-organisme agréé pour la filière textile, a mis en lumière les dysfonctionnements profonds d’un système censé incarner la transition écologique. Mais derrière cette bataille institutionnelle, une réalité bien plus large se dessine : la maltraitance systémique des artisans engagés dans la mode durable, et l’export massif de notre pollution textile vers les pays du Sud.

Le Relais suspend la collecte pour dénoncer l’asphyxie financière orchestrée par Refashion

En suspendant temporairement ses collectes dans plusieurs territoires, Le Relais a dénoncé l’étouffement financier organisé par Refashion, qui ne redistribue plus les fonds issus de l’éco-contribution des marques. Pourtant, Le Relais emploie plus de 2 400 personnes en insertion et assure près de 70 % de la collecte textile nationale.

Refashion, au lieu de dialoguer, l’a accusé d’abus de position dominante, une accusation qui a choqué le secteur solidaire.

Mais ce conflit cache une autre injustice, plus discrète, qui touche de plein fouet les artisans textiles.

Refashion oblige les artisans à payer… comme des industriels

Depuis la mise en œuvre de la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP), toute personne mettant sur le marché des produits textiles (vêtements, linge de maison, chaussures) est dans l’obligation légale d’adhérer à Refashion.

Cela concerne :

  • les multinationales de fast fashion,
  • mais aussi les micro-entreprises, les créateurs indépendants, les couturières et les artisans écoresponsables.

Même si vous :

  • ne produisez que 30 pièces à la main par an,
  • utilisez uniquement des tissus récupérés ou bios,
  • vendez à l’échelle locale…

… vous êtes obligée de payer un forfait minimum annuel à Refashion.

En 2022, ce forfait s’élevait à 120 € HT minimum, quel que soit votre chiffre d’affaires.

Une somme totalement disproportionnée pour de nombreux artisans qui peinent déjà à maintenir une activité viable dans un marché ultra-concurrentiel.

Un système qui ne distingue pas les pollueurs des acteurs vertueux

Refashion applique un barème aveugle, identique pour :

  • les géants du textile qui produisent des millions de pièces jetables,
  • et les artisans locaux qui cousent avec conscience et respect de l’environnement.

Aucune réduction, aucune exonération, aucun accompagnement pour ceux qui œuvrent justement à réduire l’impact écologique du secteur.

👉 Résultat : les artisans payent pour les dégâts des industriels, tout en n’ayant accès à aucun financement ni soutien technique.

Pire : la « revalorisation » textile pollue l’Afrique

Et que deviennent les vêtements collectés sous prétexte de “recyclage” ou de “seconde vie” ? Une grande partie ne l’est ni recyclée ni vendue en France.

Selon un reportage de France Inter dans l’émission Je reviens du monde d’avant (août 2024), des millions de vêtements usagés partent chaque année vers l’Afrique, notamment au Ghana. Là-bas, ils sont entassés sur des plages, brûlés ou jetés en mer lorsqu’ils sont invendables.

🎧 Écoutez le reportage ici : France Inter – Pollution textile au Ghana

✖️ Résultat : des montagnes de vêtements made in Europe polluent les littoraux africains.
✖️ Ces vêtements sont censés avoir été “valorisés” dans les statistiques de Refashion.
✖️ L’export de déchets devient une stratégie de maquillage écologique.

Mon avis : Refashion est une arnaque validée par l’État

Refashion est un système faussement écologique, construit pour permettre aux grandes marques de se donner bonne conscience en payant une taxe, pendant que les vrais acteurs de la transition – les artisans, les ressourceries, les initiatives locales – sont ignorés, voire pénalisés.

  • Refashion ne soutient pas les artisans,
  • ne valorise pas réellement les textiles usagés,
  • exporte notre pollution au lieu de la traiter,
  • punie les plus vertueux au profit des plus puissants.

Et tout cela avec l’aval de l’État.

Assez d’hypocrisie écologique

L’écologie ne peut pas être un alibi marketing.
Elle doit être un engagement cohérent, du producteur au recycleur, en passant par le créateur.

Aujourd’hui, le système Refashion :

  • pénalise ceux qui créent proprement,
  • laisse les déchets textiles étouffer d’autres pays,
  • et ignore totalement les artisans responsables.

Reportage France Inter sur la pollution textile au Ghana

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